depuis 1589 ils sont autorisés à ne pas acquitter non plus celui de lods et ventes[1].
Y a-t-il lieu de s’étonner que des privilèges aussi exorbitants n’aient pas toujours été respectés ? Les receveurs généraux des finances contraignirent parfois les bourgeois de Rennes au payement des aides[2]; quand il plut au Roi de « faire la recherche » des francs-fiefs, les bourgeois ne laissèrent pas d’être inquiétés[3] ; on les soumit même parfois à la taille. Une pièce de 1636 montre le Parlement rendant un arrêt contre les « paroissiens » de Saint-Laurent qui avaient taxé un habitant de Rennes comme possédant une propriété roturière sur leur territoire[4]. De son côté la Chambre des Comptes refusa d’enregistrer des édits qui confirmaient les privilèges de la Communauté de Rennes, Pour l’y contraindre il fallut que Henri IV lui adressât des « lettres de jussion »[5]. Il n’y a d’ailleurs rien de fixe et d’indiscutable dans les privilèges de Rennes. Tantôt il est permis de croire que tous les habitants de la ville peuvent y participer[6] ; tantôt la Communauté ne paraît les réclamer qu’au nom d’une aristocratie bourgeoise de cinquante familles, mais alors elle prétend exempter ces familles même des impôts indirects sur les boissons[7].
Profitant de toutes ces exemptions, les bourgeois de Rennes sont investis de certains droits. Il leur appartient par exemple d’élire leurs procureurs syndics, leurs « miseurs » ou leurs contrôleurs[8], de percevoir tous les revenus attribués à la
- ↑ Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 230 (Lettres du 18 décembre 1589, confirmées en juin 1596).
- ↑ Archives de Rennes, 476 B, fo 57 ro (16 octobre 1600), et 474 C, fo 36 vo (5 août 1602).
- ↑ Ibid., 52 (9 mai 1609).
- ↑ Ibid., 273 (16 juillet 1636).
- ↑ Ibid., 54 (3 juillet 1596).
- ↑ Ibid., 273 (16 juillet 1636) ; il est ici question d’un homme qui fait le service de messager entre Rennes et Quimper.
- ↑ Ibid., 52 (9 mai 1609).
- ↑ Voir plus loin les chapitres relatifs à ces différents officiers.