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OFFICIERS.

en possession du droit de donner leur avis aux assemblées dès qu’ils avaient « compté » en la Chambre des Comptes[1].

Il sera traité plus loin du fonctionnement de l’administration financière qui se confond presque constamment avec la « miserie ». Il suffit dès maintenant de dire que les « miseurs » recevaient des mains des fermiers les deniers provenant du « devoir de cloison » ou deniers d’octroi, les rentes dues par les particuliers qui occupaient des maisons appartenant à la ville[2], les produits des taxes temporaires que la Communauté obtenait d’établir[3] ; ils devaient se faire payer les débets des comptes précédents par les « miseurs » sortis de charge[4]. Toutefois la recette des deniers ne paraît pas leur avoir demandé un travail bien considérable. Il en fut tout autrement de la dépense qui exigeait d’eux une activité extraordinaire. Dans les registres de délibérations de la Communauté les noms des « miseurs » reviennent presque à toutes les pages ; cela s’explique en ce que ces délibérations n’avaient guère pour objet que l’emploi des deniers communs. Les « commandements aux miseurs » s’y multiplient à l’infini, qu’il s’agisse d’assurer le payement des gages d’un officier ou de lui faire donner une gratification particulière[5]; qu’il soit question de mettre en état des bâtiments publics, de faire des achats pour le compte de la ville, de payer des frais d’enregistrement de lettres patentes, de couvrir les dépenses des procès où la ville est engagée. Le 13 février 1598, les « miseurs » recevaient l’ordre de faire « raccommoder » les herses des corps de garde[6] ; le 8 décembre 1600 ils étaient invités à faire mettre des barrières devant les brèches des murs de la ville[7]. Tantôt ils dirigeaient des travaux de réparations dans la Maison de Ville et dans les

  1. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 90.
  2. Archives de Bennes, Comptes des miseurs, passim.
  3. Ibid., 475 A, fo 30 ro et vo (13 avril 1598).
  4. Ibid., Comptes des miseurs (1601) ; Recettes ; Excuse des miseurs.
  5. Ibid., 87 (9 novembre 1592) ; 475 A, fo 19 vo (13 mai 1598) ; 476 D, fo 4 ro (10 février 1603).
  6. Ibid., 475 A, fo 3 vo (13 février 1598).
  7. Ibid., 476 B, fo 67 vo (8 décembre 1600).