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RECETTES.

Saint-Michel et de la porte aux Foulons, et attribuait au payement des portiers le produit spécial qu’elle tirait de ces cabarets[1].

À partir de 1614 on devait citer le rendement des « droits d’écluses sur la rivière » parmi les revenus patrimoniaux. Au temps de Henri IV il n’en était pas ainsi ; une société financière, qui s’était formée à Rennes pour construire les écluses et qui avait accompli ce grand travail de 1576 à 1585, exploitait seule le transport des marchandises sur la Vilaine[2].

La Communauté eut d’autres revenus que ceux qu’elle considérait comme patrimoniaux. Henri IV lui concéda de nouveaux octrois qui frappèrent encore le vin vendu en gros et en détail. Les lettres patentes du 24 mars 1592 établirent en effet le « devoir » d’un écu et d’un demi-écu par pipe pour la vente en gros[3] ; d’autres « lettres » autorisèrent en 1598 le « devoir du sol et liard par pot » pour la vente en détail[4], mais la perception n’en fut régulière qu’à partir de 1609. La distinction entre « vins hors du cru » et « vins du cru » déterminait la levée de l’écu ou du demi-écu, celle du sou ou du liard[5].

En principe les habitants de Rennes ne pouvaient pas, par eux-mêmes, créer des taxes. Ils le firent cependant en temps de guerre civile. Le 1er janvier 1591 la Maison de Ville décida de percevoir un impôt spécial qu’elle devait employer aux fortifications ; elle taxa même les gentilshommes, les veuves, quelle que fût leur condition[6].

Le produit des ventes de matériaux de démolition ne peut être considéré que comme un revenu accidentel et accessoire ; cependant en 1602 et en 1603 la Communauté put tirer parti de quelques opérations de cette nature, car elle démantelait alors la

  1. Archives de Rennes, 476 D (2e série), fo 22 vo (8 août 1603).
  2. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 252.
  3. Ibid., fo 258 (24 mars 1592).
  4. Archives de Rennes, Comptes des miseurs (1601).
  5. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 264. Les « menus breuvages » payaient la même taxe que les vins du cru.
  6. Archives de Rennes, 136 (1erjanvier 1591).