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PERCEPTION.

mille sept cent soixante-neuf livres[1]. Le chiffre des recettes ne fut pas sensiblement modifié jusqu’en 1605[2], mais en 1606 il devint plus considérable d’un tiers[3]; en 1607 les recettes montèrent au chiffre inouï de quatre-vingt-huit mille deux cents livres ; les premières pages du registre où elles sont consignées faisant défaut on ne peut pas établir comment elles l’atteignirent[4]. Des travaux multiples étaient alors en cours d’exécution à Rennes, et les adjudicataires des « devoirs », dont la ferme était triennale, pouvaient en avoir versé tout d’un coup le prix entre les mains des « miseurs ». Cette supposition est d’autant plus admissible qu’en 1608 la recette tomba à douze mille six cent quatre-vingt-douze livres neuf sous quatre deniers[5] ; elle remonta en 1609 et 1610[6], ce qui s’explique par l’établissement définitif de la taxe du « sol et liard par pot », mais elle ne remonta que dans des proportions beaucoup plus modestes.

Les revenus patrimoniaux ne pouvaient couvrir que les dépenses courantes ; dans les années ordinaires ils formaient à peu près toutes les recettes ; ils devenaient insuffisants dès que la ville entreprenait de percer des rues, de construire des ponts, de faire des embellissements dans la Maison Commune, d’agrandir son collège ou d’élever un palais pour le Parlement.

Le chiffre total des recettes ne correspondit pas toujours au chiffre total des dépenses. Entre eux l’écart était parfois énorme. À la fin de l’année 1595 il resta en caisse treize mille sept cent quarante-huit livres[7]. Le compte de 1598 parle d’un excédent de recettes de trois mille quatre-vingt-douze livres[8]; dans

  1. Archives de Rennes, Comptes des miseurs (1601).
  2. Ibid. (1602-1603-1604-1605).
  3. Ibid. (1606). On remarque dans le registre des « miseurs » de 1606 que le prix des locations dont dispose la ville s’est élevé d’une façon assez sensible.
  4. Ibid. (1607).
  5. Ibid. (1608).
  6. Ibid. (1609 et 1610).
  7. Ibid. (1595).
  8. Ibid. (1598).