aux « miseurs » l’acte de tutelle qui lui est nécessaire pour rendre sa situation régulière vis-à-vis d’eux, et les « miseurs » eux-mêmes attachent cet acte à leur compte quand ils le présentent à la cour souveraine de Nantes[1].
On ne peut pas douter que les fermiers des « devoirs » aient eu sous leurs ordres un personnel pour les aider dans leur travail de perception ; il paraît impossible de trouver aucune trace de leur comptabilité particulière ou de celle de leurs agents. Les comptes des « miseurs » permettent au contraire de voir très clair dans la comptabilité de la Communauté et l’on sait exactement quels étaient les revenus de la ville au temps de Henri IV. Ils variaient d’une année à l’autre, suivant que le « corps de ville » devait pourvoir à des dépenses plus ou moins importantes. En temps de guerre le budget grossissait nécessairement ; en temps de paix il pouvait encore grossir si la Communauté entreprenait d’élever des édifices nouveaux ou de faire des réparations dispendieuses aux édifices déjà existants, si elle donnait des fêtes ou recevait la visite de grands personnages ; elle demandait alors au Roi de créer pour elle de nouvelles sources de revenus ; elle en créait elle-même. En 1595, en pleine guerre civile, les « miseurs » de Rennes firent une recette totale de trente-six mille deux cent quarante-huit livres, douze sous, dix deniers[2] ; en 1598 ils n’encaissèrent que trente mille neuf cent soixante-onze livres, deux sous, six deniers[3] ; en 1598 les nécessités de la guerre n’étaient plus les mêmes qu’en 1595, et, si la recette se maintenait encore à un chiffre élevé, la raison en est dans les préparatifs que faisait la ville pour recevoir le Roi. Les « miseurs » de l’année 1600, qui se trouvèrent dans une situation normale, ne perçurent que neuf mille cinq cent quarante-deux livres dix sous[4] ; ceux de l’année 1601 dix