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Page:Carré, Recherches sur l’administration municipale de Rennes.djvu/67

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TRAVAUX PUBLICS.

met en vente « les bois et merrains » qui proviennent des démolitions[1]. Il ne doit plus être question de l’entretien des fortifications ; tout au plus conserve-t-on, auprès des portes démantelées, quelques bâtiments qui peuvent être utilisés à l’occasion ; c’est ainsi que les écuries de la porte Mordelaise sont réparées en 1608 pour que le gouverneur de la ville y puisse loger ses chevaux[2]. L’argent que la Communauté consacrait jadis à son enceinte elle l’attribue à des travaux d’embellissement et d’assainissement. Dès 1598 elle avait décidé de terminer la rue de l’Horloge qui faisait partie d’une voie importante destinée à relier la Vilaine à la porte Saint-Michel ; en 1605 elle commence de percer la rue d’Orléans qui fut perpendiculaire à la rivière et se raccorda directement avec le Pont-Neuf[3].

Les bourgeois de Rennes avaient, dès cette époque, l’idée arrêtée de redresser les rues de leur ville. Un document de 1588 jette un jour singulier sur la question des alignements telle qu’on la comprenait à Rennes à la fin du XVIe siècle. C’est un arrêt rendu par le Parlement, à la requête de la Communauté. Il y est dit que « les habitants de Rennes seront tenus de retrancher toutes saillies sur rue des maisons de la ville et faubourgs, lorsque les dites maisons seront rebâties, et sans qu’elles puissent être réparées sur rue sans faire le dit retranchement ; et seront tenus bâtir jusques au premier étage de pierre ou brique. Que ès rues passantes qui seront jugées n’être assez larges, ne pourront les dites maisons être rebâties, sans prendre alignement du sénéchal de Rennes, en présence du substitut du procureur général du Roi, pour être laissé telle largeur en la rue que sera nécessaire pour la commodité de la ville. Que prohibitions et défenses seront faites à tous habitants de la ville et faubourgs, du dit Rennes, de quelque qualité et condition qu’ils soient, de mettre aucuns bancs,

  1. Archives de Bennes, 476 C, fo 25 vo (27 juin 1602) ; 476 D, fo 1 ro (3 février 1603).
  2. Ibid., 478 B, fo 66 ro (21 août 1608).
  3. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 322.