Aller au contenu

Page:Carré, Recherches sur l’administration municipale de Rennes.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
DÉPENSES ORDINAIRES.

chevalets, escabelles, trônes de bois, billots ou autres sur rue et hors de leurs boutiques, pendre à icelles aucunes toiles, serpillières, perches, balais ou montres à marchands, ni autres choses quelconques dont la liberté du passage commun puisse être aucunement empêchée »[1]. La Communauté revendiquait donc le droit de fixer les alignements des rues ; en 1588 le Parlement le lui reconnaissait ; en 1610 il rendit un nouvel arrêt confirmatif de ce droit[2].

La construction du Pont-Neuf est liée à l’ouverture de la rue d’Orléans[3]; elle fut un peu postérieure à la mort de Henri IV. Il est cependant nécessaire d’en parler ici parce que les plans de ce grand travail furent préparés dès 1607[4], et parce que le travail lui-même fut mis en adjudication au mois de janvier 1610[5]. La Communauté forma une commission qui s’adjoignit des architectes, des charpentiers et des maçons ; elle fit mesurer la largeur de la rivière et décida que le pont aurait quatre arches et cinq piliers ; les deux arches centrales devaient mesurer chacune dix-huit pieds de large, les deux autres quatorze pieds ; trois piliers devaient plonger dans la Vilaine tandis que deux reposeraient sur ses rives ; chacun des piliers aurait huit pieds d’épaisseur. Le pont devait mesurer vingt-huit pieds de large ; il serait défendu de construire aucune maison sur ses rebords, on le garnirait de parapets en pierre de taille, larges d’un pied et demi ; des deux côtés de la chaussée, s’élevant de deux pieds au-dessus d’elle, on réserverait pour les piétons des « relais », véritables trottoirs, larges de cinq pieds. Le pont-neuf tout entier devait être pavé. On décidait enfin de construire une écluse à côté du pont[6].

  1. Archives de Rennes, 57 (13 avril 1588).
  2. Ibid., Pièces de 1588 et 1610.
  3. Le Pont-Neuf a disparu ; il mettait en communication la rue d’Orléans qui subsiste aujourd’hui avec la rue de Toussaints dont la partie nord tenait la place de la rue actuelle de la Halle aux blés.
  4. Archives de Rennes, 478 A, fo 84 ro (28 septembre 1607).
  5. Ibid., 216 (22 janvier 1610).
  6. Ibid., (23 novembre 1609).