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ASSISTANCE PUBLIQUE.

bourgeois ont relaissé aux dits Pères de la dite société l’ancien revenu du premier collège Saint-Thomas. Les Pères ont accepté. En outre les habitants leur ont donné, pour parfournissement de la dotation et fondation, le nombre de trois mille livres de rente qu’il a plu à Sa Majesté leur accorder sur les devoirs d’impôts et billots »[1].

Dès lors les bourgeois de Rennes furent considérés par les Jésuites comme leurs « bienfaiteurs et fondateurs »[2]. De 1606 à 1699, tous les ans, le jour du premier janvier, le recteur des Jésuites de Rennes devait comparaître en la Communauté avec les « redevanciers » de la ville[3].

4o Du rôle de la Communauté en matière d’assistance publique ; hôpital Saint-Yves et hôpital de la Santé.

Il suffira de parler maintenant du rôle de la Communauté en matière d’assistance publique. Le corps municipal aurait pu s’intéresser encore à la « police des vivres », à la salubrité publique, aux questions d’industrie ou de commerce. Il n’en fut pas ainsi parce que la Cour souveraine de justice se substitua à lui le plus souvent qu’elle put. Elle rendit une foule d’arrêts sur le commerce du blé et du vin, sur la vente en gros et sur la vente en détail de toute espèce de denrées ; elle envoya ses conseillers, et ses présidents siéger dans des commissions où les simples bourgeois ne pouvaient guère exercer d’influence ; elle se substitua au « corps de ville » pour décider des mesures sanitaires que les épidémies lui paraissaient devoir provoquer dans Rennes. Ce fut à peine si les bourgeois eurent le droit d’élire le « Père des pauvres », comptable « sans gages ni profits » qui administrait les fonds

  1. Archives de Rennes, 478, A, fos 5 vo et 6 ro et vo (27 octobre 1606).
  2. Ibid., 283 : Lettre du recteur des Jésuites au procureur syndic (2 janvier 1607).
  3. Ibid. (12 octobre 1607).