Page:Carré, Recherches sur l’administration municipale de Rennes.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
HÔPITAL SAINT-YVES.

dont disposait le « bureau des pauvres »[1]. Le Parlement se réservait, pour la distribution des aumônes, de prendre lui-même toutes les décisions d’intérêt général. Il paraît surprenant qu’il n’ait pas cherché à se subordonner l’administration des hôpitaux qui demeura tout entière sous la main de la Communauté.

Il y avait à Rennes deux hôpitaux, l’hôpital Saint-Yves et l’hôpital de la Santé. Le premier avait été fondé au XIVe siècle. Il s’était enrichi, peu à peu, par les « dons et fondations », et, en 1558, la Communauté lui avait attribué toutes les dépendances du vieil hospice Sainte-Anne[2]. À la tête de l’hôpital Saint-Yves était un « gardien » que nommait la Communauté, qui ne pouvait s’absenter sans y être autorisé par elle, et qui, s’il s’absentait, devait au préalable dresser un inventaire des meubles dont il avait « la charge », tout en faisant apposer le sceau de la ville sur ses coffres[3]. Au-dessous du « gardien » venaient trois « prévôts » ou économes que la Communauté renouvelait tous les ans. Il est bon de remarquer que les prévôts sortant de charge présentaient à la Communauté une liste de ceux qu’ils jugeaient dignes de leur succéder ; sur cette liste étaient choisis les nouveaux prévôts[4].

Nous avons eu sous les yeux deux documents qui déterminent bien la responsabilité du gardien et des prévôts. L’un est un inventaire de mobilier daté du 8 août 1600 ; l’autre est un compte de recettes et dépenses se rapportant à l’année 1605.

L’inventaire énumère les coffres, bahuts et armoires qui se trouvent dans les différentes salles de l’hôpital, les pupitres, escabeaux et bancs qui sont dans l’église ; il nous apprend que l’hôpital possédait soixante-treize douzaines de « linceuls » pour lits, des rideaux, des taies d’oreillers et du linge de table ; il cite les ornements ou objets d’art qui sont dans la sacristie ; ce sont

  1. Archives de Rennes, 475 A, fo 89 vo (1er janvier 1599).
  2. Bibliothèque de Rennes, ms. 320, fo 336.
  3. Archives de Rennes, 476 B, fo 6 ro (27 mars 1600).
  4. Ibid., 475 A, fo 77 ro (23 octobre 1599) ; 476 C, fo 51 ro (24 octobre 1602), etc.