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HÔPITAL DE LA SANTÉ.

vicaire, les députés ordinaires du Chapitre devaient se trouver en la Maison de Ville le jour où il était procédé à l’élection de ce personnage. On a conservé les statuts de l’hôpital de la Santé. Ils témoignent de la haute idée que la Communauté se faisait des fonctions de gardien. Les statuts déclarent que « le gardien sera homme de bien, sage, prudent et sobre, vivant sans scandale, et de bon exemple » ; ils veulent qu’il soit « capable et de condition suffisante pour servir la chapelle, confesser les malades et serviteurs », les « exhorter à bien vivre et bien mourir ». Le gardien doit « assister les malades de jour et de nuit », leur administrer les sacrements de confession, de la sainte communion et de l’extrême-onction, même le Saint-Sacrement du baptême aux enfants qui seront nés au dit hôpital, en temps de contagion seulement, et sans salaire ». Les habitants de Rennes chargent le gardien de pourvoir tout ensemble à la « nourriture, traitement et médicaments des pauvres malades » ; ils placent un seul serviteur sous ses ordres. On est surpris de l’étendue des attributions du gardien et des difficultés qu’il dut surmonter pour les remplir toutes en temps d’épidémie. Non seulement il joua le rôle d’aumônier et d’infirmier, mais encore il tint un registre où il notait l’entrée et la sortie des malades ; il tint des registres de baptêmes et de décès, des registres de comptes ; il établit des inventaires de son mobilier ; il y a plus, il fut chargé de faire le rapport des « testaments, codicilles et déclarations de dernière volonté de tous les malades ». On lui défendit d’exercer aucune pression sur les testateurs ; on lui donna ordre de délivrer les testaments aux héritiers ou exécuteurs testamentaires. Quelque lourdes qu’elles fussent, les fonctions de gardien de la « Santé » ne rapportaient à leur titulaire que deux cents livres par an ; elles lui donnaient droit à la nourriture pour lui et pour son serviteur[1].

La Communauté de Rennes eut un tel souci d’assurer tous les

  1. Archives de Rennes, 325 (29 décembre 1608).