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des calices d’argent et d’étain, des chandeliers d’argent, de cuivre, d’étain et de fer, une vierge d’ivoire enfermée dans une châsse d’argent ; ce sont des chapes et chasubles en velours et en satin cramoisi, en toile d’argent, en satin et en velours orange, des tapisseries, des tapis et des broderies. On trouve dans ce même inventaire tout le détail de la batterie de cuisine, avec ses marmites, ses pelles, ses trépieds, ses plats et ses écuelles[1].

La Communauté avait intérêt à savoir exactement ce qu’était le mobilier d’un hôpital qu’elle avait doté et dont elle nommait les administrateurs. Il n’était pas pour elle moins important de reviser les comptes des prévôts. Elle devait s’enquérir du chiffre des amendes adjugées à l’hôpital par le Parlement, par le siége présidial ou par la juridiction séculière de l’évêque ; elle voulait être mise en mesure de constater quelles aumônes l’hôpital recevait des particuliers, quels « dons testamentaires » lui étaient faits, combien il récoltait de cidre ou de vin dans ses propriétés, quelles sommes les prévôts recueillaient dans leurs « troncs, coffres et boîtes ». La Communauté revisait enfin toutes les dépenses de l’hôpital ; elles sont énumérées en détail dans le compte de 1605 ; jour par jour, les prévôts y ont inscrit les quartiers de bœuf, les veaux, moutons et porcs, les morues, anguilles ou harengs, les pois et fèves, les pruneaux, la cassonade, le vinaigre, le blé noir, l’avoine, le foin ou la paille qu’il leur a fallu acheter[2].

La construction de l’hôpital de la Santé fut décidée en 1563. La Communauté voulait le réserver aux « pestiférés ». On qualifiait « peste », toute maladie contagieuse. En 1608, la « peste » ayant cessé, les bourgeois décidèrent de renfermer les mendiants dans l’hôpital de la Santé. À la tête de cet hôpital fut placé un prêtre qui prit le nom de « gardien ». L’évêque ou son grand

  1. Archives de Rennes, 319 (8 août 1600).
  2. Ibid., Minu de la recette et dépense des prévôts du 24 décembre 1604 au 24 décembre 1605.