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siècle de louis xiv

À Alençon, où elle était née en 1631, ou plutôt dans un village voisin, à Saint-Remi-du-Plain, elle donna de bonne heure des preuves de son esprit ; — et aussi de son penchant à la galanterie. À la suite d’une première faute, elle quitta la maison paternelle et trouva un refuge auprès de la duchesse de Rohan qui, instruite de sa faiblesse, l’assura de sa protection contre la colère de ses parents.

Déjà elle s’était fait connaître par quelques pièces de poésie, mais c’est à Paris surtout qu’elle trouva un terrain plus favorable pour développer ses aptitudes littéraires. Sa tragicomédie de Manlius-Torquatus, dont l’abbé d’Aubignac lui avait donné le plan, obtint un certain succès à l’hôtel de Bourgogne. Puis, un échec l’éloigna quelque temps du théâtre. Elle écrivit alors des romans qui furent accueillis avec faveur. Malheureusement elle s’attacha alors à un capitaine d’infanterie, Boisset de Villedieu, qui lui avait promis de l’épouser. L’inconvénient était qu’il avait déjà contracté un mariage précédent. Néanmoins les bans furent publiés. En apprenant son sort, l’épouse légitime réclama ;