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les femmes écrivains de la france

La femme n’en était pas moins tenue dans une grande condition d’infériorité. « L’esclave n’a pas de volonté, — dit Aristote, — l’enfant en a une, mais incomplète ; la femme en a une, mais impuissante. »

Cette impuissance était telle que la femme n’était même pas consultée pour l’acte le plus important de sa vie, pour le choix d’un mari. Tout se faisait par l’entremise de son tuteur. Elle acceptait son choix, sans murmure, comme une condition sociale nécessaire, n’ayant pas même l’air de soupçonner qu’il pût en être autrement, ni que, en enchaînant sa liberté, cette toute-puissante tutelle la réduisait elle-même à un rôle purement passif.

Aussi, pendant longtemps, la vie de la femme à Athènes peut-elle se résumer en ces quelques mots : naître, vivre et mourir dans le Gynécée, comptant pour principaux devoirs de s’occuper des travaux de son sexe, et surtout de Παιδοποιειν[1], c’est-à-dire de donner des citoyens à la patrie.

Les exceptions toutefois furent remarquables chez les Grecs. Un grand nombre de femmes

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