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xviiie siècle

n’aboutit qu’à une autre séparation et ne servit qu’à donner plus d’éclat, et aussi un peu de ridicule, à leur mésintelligence conjugale.

Mlle  Aïssé, qui raconte ces événements, les présente sous un jour peu favorable à Mme  Du Deffant : « Un amant qu’elle avait, dit-elle, l’a quittée dès qu’il apprit qu’elle était bien avec M. Du Deffant, et lui a écrit des lettres pleines de reproches. Il est revenu, l’amour-propre ayant réveillé des feux mal éteints. La bonne dame n’a suivi que son penchant et, sans réflexion, elle a cru un amant meilleur qu’un mari ; elle a obligé le dernier à abandonner la place. Elle reste la fable du public, méprisée de son amant, blâmée de tout le monde, délaissée de ses amis ; elle ne sait comment débrouiller tout cela. »

Elle débrouilla tout cela en se rejetant dans la galanterie et le tourbillon du monde. Toutefois l’ennui de ne pas éprouver l’amour comme elle le rêvait fut pour elle une maladie, un supplice. Sous des airs de sécheresse, elle avait une nature ardente qui l’entraînait d’affection en affection, de chute en chute. Elle finit cependant par con-