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les femmes écrivains de la france

tracter avec le président Hainaut une liaison plus durable, où le raisonnement avait pourtant une grande part, comme il ressort d’une lettre qu’elle lui écrivit pendant un voyage qu’elle fit aux eaux de Forges, en 1742 : « J’ai vu avec douleur que j’étais aussi susceptible d’ennui que je l’étais jadis ; j’ai seulement compris que la vie que je mène à Paris est encore plus agréable que je ne le pouvais croire, et que je serais infiniment malheureuse s’il m’y fallait renoncer. Concluez de là que vous m’êtes aussi nécessaire que ma propre existence, puisque, tous les jours, je préfère d’être avec vous à être avec tous les gens que je vois : Ce n’est pas une douceur que je prétends vous dire, c’est une démonstration géométrique que je prétends vous donner. »

Mais enfin l’âge de la galanterie passa. Ce fut alors que Mme  Du Deffant devint célèbre et acquit une grande considération. Elle fit le charme de toutes les conversations, et son esprit se trouva toujours au niveau de ceux qui en avaient le plus. Et malgré tout elle ne pouvait échapper au ver rongeur de l’ennui qui minait sa vie. Elle en