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les femmes écrivains de la france

on, la mort de l’auteur. « Elle me la lut, dit Voisenon ; je la trouvai mauvaise ; elle me trouva méchant. Elle fut jouée, le public mourut d’ennui, et l’auteur, de chagrin. »

On a publié également sous le titre de Vie privée de Voltaire et de Mme  Du Châtelet, vingt-neuf lettres écrites par Mme  de Graffigny pendant son séjour à Cirey. Le style en est petit, assez commun ; c’est proprement du cailletage : « Cailleter ! oh ! c’est une douce chose ! » s’écrie-t-elle en un endroit ; et elle prouve surabondamment combien elle s’y complaît. « On sent un jargon de coterie et de province, le goût de cette petite cour de Lorraine où l’on vivait entre soi comme dans une bonbonnière. Mais ces révélations pour nous n’en sont pas moins intéressantes. » (Sainte-Beuve.)

Une remarque à faire, quoique elle se soit présentée sans doute déjà à l’esprit du lecteur, c’est que, jusqu’à cette époque, la plupart des femmes qui se sont fait un nom plus ou moins illustre dans la littérature, n’ont pas été heureuses en ménage. Il semble même que souvent leurs débuts dans la carrière des lettres coïnci-