dent avec les commencements de leurs ennuis dans la vie conjugale. Cette remarque, dont il ne faudrait pas exagérer l’importance, trouve une application ou une confirmation de plus dans la vie de Mme Riccoboni (1714-1792).
Marie-Jeanne Laboras de Mézières, née à Paris, descendait d’une famille originaire du Béarn. Ses parents virent leur fortune engloutie dans la chute du système de Law. Orpheline de bonne heure, Marie-Jeanne dut songer à son avenir. Encouragée par ses succès obtenus en jouant la comédie dans les sociétés, elle se fit actrice, et débuta aux Italiens, en 1734, par le rôle de Lucile dans la Surprise de l’Amour, pièce de Marivaux aujourd’hui oubliée. Mais elle ne fut jamais qu’une actrice fort médiocre.
L’année suivante, elle épousa François-Antoine Riccoboni, acteur également médiocre, mais homme d’esprit. Elle fut bientôt délaissée de son mari, qu’elle aimait sincèrement, et souffrit beaucoup de ses infidélités. Cet abandon, plus encore peut-être que le froid accueil du public ou les tracasseries de ses camarades, accrut sa répugnance pour un état qu’elle n’avait pris que