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les femmes écrivains de la france

par nécessité. Elle se fit auteur pour se distraire de ses chagrins et écrivit des romans auxquels applaudit toute la société littéraire du dix-huitième siècle.

Citons parmi ses œuvres : l’Histoire du Marquis de Cressy, — les Lettres de Julie Catesby, — puis les Lettres de miss Fanny Butler, dans lesquelles on prétend qu’elle a tracé l’histoire de ses propres infortunes. Le petit roman d’Ernestine est regardé par La Harpe comme le « diamant » de Mme  Riccoboni. Son Amélie est une traduction libre et abrégée du roman de Fielding. Elle composa encore plusieurs autres ouvrages dont le dernier, et l’un des meilleurs, parut sous ce titre : Lettres de Milord Rivers à Sir Charles Cardignan.

Les romans de Mme  Riccoboni sont supérieurs, sinon par l’invention et le plan, du moins par le style, à la plupart des productions du même genre. Palissot, qui s’était d’abord montré sévère pour Mme  Riccoboni, et qui avait contribué à répandre le bruit qu’une femme ne pouvait pas en être l’auteur, revint de sa prévention : « Personne, dit-il, n’aurait voulu lui céder le mérite d’avoir fait Ernestine. »