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xviiie siècle

neveux de Mme de Tencin, Pont-de-Veyle et d’Argental, avaient collaboré à ses romans ; « mais dit M. Artaud, quelle est la femme de talent à qui la jalousie du monde n’ait pas voulu donner un teinturier ? »

Pour mieux faire apprécier le mérite littéraire de Mme Tencin, nous reproduisons quelques courts extraits de ses œuvres. Nous les choisissons dans son roman les Malheurs de l’Amour, dont voici l’abrégé en deux mots :

Une riche héritière aime un gentilhomme pauvre, mais son père veut la marier à un noble duc. On parvient à faire jeter en prison le gentilhomme pauvre, et son amante réussit à pénétrer auprès de lui :

« J’étais debout devant son lit, tremblante, éperdue, abîmée dans mes larmes et n’ayant pas la force de prononcer une parole. Barbasan fixa un moment les yeux sur moi et me reconnut : « Ah ! Mademoiselle, que faites vous ? s’écria-t-il. » Les larmes qu’il voulait en vain retenir ne lui permirent pas d’en dire davantage. Les moindres choses touchent de la part de ce qu’on aime, et on est encore