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les femmes écrivains de la france

Les nombreux romans de Mme  de Gomez et ceux de Mlle  de Lussan sont aussi du même temps. Les Mémoires de Mlle  Delaunay, baronne de Staal, ont eu une vogue méritée. Le style s’en fit tellement remarquer par la netteté et la justesse que Grimm a dit que, à part la prose de Voltaire, il n’en connaissait pas de plus agréable.

Nommons encore Mme  de Richebourg, Mlle  Barbier, Mme  Le Marchand, Mme  de Villeneuve, Mlle  de Lubert, Mme  de Montaigut, Mme  de Puisieux, Mlle  Fauques, Mme  Élie de Beaumont.

Une circonstance particulière, un acte de charité, nous valut de compter Mme  Cottin parmi les femmes qui se distinguèrent par leurs talents.

Douée d’une vive imagination, d’une très grande facilité, Mme  Cottin, veuve de bonne heure, se plaisait, dans sa solitude, à écrire les pensées qui frappaient son esprit. Elle fit de la sorte quelques pièces de vers, quelques morceaux de prose dont elle ignorait le charme. Puis, entraînée par sa facilité, elle écrivit de suite deux cents pages sur un plan de roman qu’elle avait conçu. Ce roman était Claire d’Albe. Or, un de ses amis, qui venait d’être proscrit, avait besoin