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xviiie siècle

Dès lors, l’énergie de cette femme touche à l’héroïsme. Mandée à la barre de la Convention, le 7 décembre, pour répondre à une dénonciation calomnieuse, elle force, par les grâces de son éloquence, ses ennemis à se taire et à l’admirer. Au 31 mai, quand un décret d’arrestation est rendu contre les députés de son parti, elle favorise la fuite de son mari, mais, au lieu de le suivre, elle reste : « Le soin de me soustraire à l’injustice, dit-elle, me coûte plus que de la subir. » Cette noble dignité ne la quittera plus, ni dans sa prison, ni sur l’échafaud.

Durant ces cinq mois d’emprisonnement, son énergie, sa force de concentration furent telles qu’elle ne vécut plus que dans le monde de ses lectures. Elle prit une véritable passion pour Tacite : « Je ne puis, disait-elle, dormir sans avoir lu quelques morceaux de lui ; il me semble que nous voyons de même. »

Mais surtout elle écrit ses Mémoires qui, avec sa Correspondance et quelques autres écrits, composent l’œuvre littéraire de Mme Roland.

Ses Mémoires, intéressent à la fois par le sujet