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les femmes écrivains de la france

d’un petit paysan et s’abandonnant à toute la rêverie de ses méditations. Le reste de son temps, elle s’absorbait dans la lecture des œuvres de Chateaubriand, de Leibnitz, de Byron, de Shakespeare, mais surtout de J.-J. Rousseau. C’est lui qui décida d’elle ; il fut le point de départ de ses travaux d’esprit. L’Émile, la Profession de foi du vicaire savoyard, les Lettres de la montagne, le Contrat social et les Discours la séduisirent absolument.

Cette existence dura une année après laquelle elle eut la douleur de perdre sa grand’mère. Le caractère irritable de sa mère l’épouvantait au point qu’elle voulut rentrer au couvent, mais on la maria, presque malgré elle (1822), à Casimir, baron Dudevant, militaire retraité, devenu gentilhomme campagnard, et qui mourut en 1871, près de Nérac, à l’âge de soixante-seize ans. Elle eut de lui deux enfants, un fils, Maurice, artiste et littérateur, et une fille, Solange, qui épousera le statuaire Clésinger, pour s’en séparer ensuite.

En 1831, une séparation volontaire eut lieu entre la baronne Dudevant et son mari. Elle vint habiter Paris avec sa fille, et chercha à se créer