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xixe siècle

des ressources qui lui permissent de mener une vie indépendante. Elle fit des traductions, dessina des portraits, peignit des fleurs et des oiseaux d’ornement sur des tabatières et des étuis à cigares en bois de spa, mais tout ce travail était peu lucratif ; elle eut alors l’idée d’écrire. Puis, afin de pouvoir circuler librement dans Paris et surtout d’aller aux théâtres, elle reprit le costume d’homme qu’elle avait longtemps porté dans son enfance.

Elle fut présentée à Kératry, qui lui déclara que la carrière des lettres ne convenait pas à une femme. Elle fit part de ses projets littéraires à Balzac, qui n’y prêta aucune attention. Elle fut mieux accueillie d’un de ses compatriotes, Delatouche, qui la prit comme collaborateur au Figaro. Mais cette espèce de travail avait le double inconvénient de lui coûter beaucoup de peine et de temps, et de lui rapporter bien peu.

Or, avant sa rupture avec son mari, elle avait connu à Nohant un jeune homme aux généreux sentiments, aux nobles aspirations. Ces deux esprits, si bien faits pour se comprendre, n’avaient pas tardé à se confondre dans une communion