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les femmes écrivains de la france

Henri IV ne cessait de lui donner, en public du moins, des marques de considération. Il exigea même qu’elle parût en 1610 au sacre et au couronnement de Marie de Médicis, qui occupait sa place, et ce fut sans beaucoup de peine qu’elle subit cette humiliation.

Les dernières années de sa vie se passèrent à Paris, dans le somptueux hôtel qu’elle fit bâtir dans la rue de Seine. « Dix-huit années de confinement lui avaient donné des singularités et même des manies ; elles éclatèrent alors au grand jour. Elle eût encore des aventures galantes et sanglantes : un écuyer qu’elle aimait fut tué près de son carrosse par un domestique jaloux, et le poète Maynard, jeune disciple de Malherbe et l’un des beaux esprits de Marguerite, fit là-dessus des stances et complaintes. Pendant le même temps, Marguerite avait des pensées sincères et plus que des accès de dévotion. À côté de Maynard pour secrétaire, elle avait Vincent de Paul, jeune alors, pour son aumônier. Elle dotait et fondait des couvents, tout en payant des gens de savoir pour l’entretenir de philosophie, et des musiciens