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françois Ier et la renaissance

pour l’amuser pendant les offices divins ou dans les heures plus profanes. Elle faisait force aumônes et libéralités et ne payait pas ses dettes. Ce n’était pas précisément le bon sens qui présidait à sa vie. Au milieu de cela elle était aimée. » (Sainte-Beuve.)

Les Mémoires de Marguerite ont été publiés en 1628, par Auger de Mauléon. Il nous reste aussi d’elle des poésies très agréables pour le temps.

Elle était morte à Paris en 1615, à l’âge de 63 ans, cinq années après la fin déplorable de Henri IV.

Marguerite de France trouva pour rivale, dans l’art d’écrire, la Belle Cordière, Louise Labé, qui mania également bien la plume et l’épée.

Elle naquit à Lyon en 1526. La nature semble l’avoir douée de tous les agréments de l’esprit et des grâces de son sexe. Beauté, voix harmonieuse, goût, talents pour la musique et la littérature, tels furent les heureuses dispositions que son père, Charly, dit Labé, riche marchand de Lyon, s’efforça de cultiver par une éducation distinguée. Elle apprit le grec, le latin, l’italien, l’espagnol ; elle excella dans la musique, les