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MES VACANCES AU CONGO

Chacune a sa physionomie personnelle. Chacune a son type original. Bien plus, chacune possède déjà son amour-propre et son esprit de clocher. Et ce particularisme local, qui s’accuse jusqu’à la rivalité et même à la jalousie entre « Bomatraciens » et « Katangateux », n’est-il pas aussi un trait qui rappelle la mère-patrie ?

* * *

J’ai dit l’aspect ordonné et séduisant d’Elisabethville. Toute neuve qu’elle est, cette cité minière n’a rien de brutal ni de bousculé. Si elle offre quelque chose d’un peu britannique dans l’allure, elle le doit à ses cottages et à ses squares, et voilà la « Merry England » que nous aimons.

À la rive occidentale du Tanganika, nous avons salué Albertville, dont le plan vient d’être heureusement modifié de fond en comble. Les maisons, naguère éparpillées dans la plaine ou le marais, grimpent à l’assaut des collines qui dominent le lac immense. N’est-ce pas Duinberghe ou le Zoute que nous retrouvons ici avec leurs « courts » de tennis et leurs plages de sable ? Bientôt, — si les crocodiles y consentent, — les bains de mer y attireront tout le monde élégant ou valétudinaire de l’Afrique centrale.

À la soudure d’un tronçon fluvial et d’un tronçon ferroviaire des Grands-Lacs, voici Kindu, dont l’importance grandit à vue d’œil et menace d’absorber à la fois le vieux centre arabisé de Kasongo et l’agglomération, elle aussi historique, de Ponthierville, auquel un décret récent, en supprimant le district de la Lowa, vient de ravir son titre de chef-lieu. L’animation du quai et des chantiers y rejoint l’activité des ateliers du