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MES VACANCES AU CONGO

Depuis les premières années de notre colonisation, le Mayumbe a été — par excellence — le pays du cacao. Il l’est encore. Est-il destiné à le rester toujours ? Les avis sont partagés. Une maladie cryptogramique, que l’on combat d’ailleurs avec succès par le greffage du cacaoyer sur d’autres arbustes de la forêt, a fait quelque tort aux dernières récoltes. D’autre part, si le bel argile rouge de cette région est fertile à souhait, les pluies que réclame le cacao, n’y sont pas, dit-on, aussi abondantes ou régulières qu’il faudrait. Je me garderai de trancher cette controverse agronomique, me bornant à noter le très bel aspect de la plupart de ces plantations, et par exemple de l’Urselia et du domaine de Temvo, tout en vallées, où nous avons abattu à cheval ou en auto des lieues entières parmi des forêts basses où pendent, entre les feuilles lustrées, les lourdes « cabosses » dont les teintes vont se dégradant selon la maturité du fruit, depuis le vert clair jusqu’au brun orangé. Quelques planteurs s’occupent davantage des oléagineux et créent des champs de palmiers élaïs comme l’a fait à M’ Bavu le doyen ou le « roi » du Mayumbe, le sympathique M. Jacques. D’autres, — et c’est le cas du baron Charles de T’Serclaes, dont les efforts méritent d’être donnés en exemple, — ajoutent au cacao et aux palmistes le café, les cultures vivrières, la scierie mécanique. Car l’industrialisation s’affirme ici avec succès. Ceux qui, comme MM. Egger, ont installé des machines pour traiter les produits palmistes plus méthodiquement et plus proprement que ne le font les indigènes, en sont déjà récompensés. Il y a peu de bétail, sauf à Kangu, où j’ai revu, chez les Pères de Scheut, la petite race du Dahomey, — la Jersey d’Afrique, — que j’avais admirée déjà à Nouvelle-Anvers.