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mes vacances au congo

ce qu’il y a d’intéressant dans la course entreprise entre le « Benguella Railway » et le chemin de fer du Bas-Congo au Katanga (B. C. K.). La première de ces voies mettrait en relations directes par un rail de mille neuf cents kilomètres nos districts miniers du Katanga avec Lobito-Bay, dans l’Angola, une des meilleures rades de la côte occidentale africaine. Il importe que nous puissions opposer à cette nouvelle artère étrangère la ligne qui nous permettra enfin d’aller de Boma à Elisabethville en quelques jours, sans détour inutile et en demeurant sur notre territoire. C’est le rôle du B. C. K., dont le prompt achèvement conditionne au premier chef l’avenir économique et politique de notre colonie.

En attendant ces jours heureux, — puissent-ils être prochains ! — c’est via Cape-Town que s’embarquent les voyageurs à destination d’Elisabethville, ainsi que le faisaient, avant le percement de l’isthme de Suez, les voyageurs en partance pour les Grandes Indes.

* * *

Et c’est ainsi que nous nous trouvons, aujourd’hui, à bord d’un des navires, d’ailleurs excellents, de l’"Union Castle Line" qui s’en va, par Las-Palmas, Ascension, Sainte-Hélène jusqu’à l’ancien cap des Tempêtes, si heureusement débaptisé.

Hier, à l’heure du thé, il a levé l’ancre à Tilbury, sans tambour ni trompette, dédaigneux, en sa qualité de véritable anglo-saxon, de tout cet appareil un peu théâtral qui accompagne ailleurs les départs pour les pays lointains. Lentement, il est descendu jusqu’à la mer, nous offrant, par une radieuse fin de journée, le spectacle toujours