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mes vacances au congo

plaisant des rives de la Tamise se déroulant en une double frise animée où les cottages et les pâturages alternent avec la vie de l’industrie et des négoces. Puis, au soleil couchant, le fleuve fameux confondit peu à peu ses eaux limoneuses avec les grosses vagues de la mer du Nord, blocs de jaspe, déjà sombres, frangés d’un peu d’écume.

Ce matin, nous sommes en vue des côtes normandes. Ces falaises que nos jumelles devinent là-bas à bâbord et dont la silhouette s’infléchit brusquement, n’est-ce pas Le Havre et son embouchure ? N’est-ce pas sur ce coin de plage que flotta, pendant les années tragiques, le drapeau de la souveraineté belge qui luttait et se défendait si âprement ?

Nous voici au 21 juillet… Et cet anniversaire qui a pris, depuis la grande épopée, un caractère plus grave et plus émouvant, réveille, pour les trois Belges que nous sommes à bord du « Durham Castle », le souvenir et la fierté de la patrie aimée dont nous nous éloignons, mais dont nous allons bientôt retrouver le prolongement là-bas, sous l’Équateur.