IX
Depuis dix jours, tantôt sur l’eau, tantôt à travers la brousse, nous apprenons à connaître de plus près la vraie vie d’Afrique. Le confort disparaît. La sauvagerie nous enveloppe peu à peu. C’est toute la grande faune et toute la grande flore des Tropiques qui nous révèlent leur magnificence et leur mystère. Avant-hier, au petit jour, nous découvrions, à un détour du Lualaba, des centaines de gracieuses antilopes occupées à brouter dans les prairies, aussi paisibles qu’un grand troupeau de moutons ou de chèvres. À deux reprises déjà, nous avons salué au passage des bandes d’éléphants que le voisinage de notre petite caravane ne semblait pas inquiéter le moins du monde. Les nobles pachydermes s’en allaient à la file indienne à travers les papyrus, et à