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lieu, dit-il, autant que possible, et suivant les ressources que Dieu procurera chaque année aux frères de la pieuse Congrégation. »

Avant de fermer les yeux pour jamais à la lumière, l’abbé Ithier, toujours préoccupé de la prospérité et de la perpétuité de son œuvre, adresse à ses successeurs, abbés de Saint-Martin, les injonctions les plus touchantes pour qu’ils conservent les biens donnés au monastère de Cormery. Il les engage vivement à protéger cette sainte communauté contre les atteintes de la violence et de la cupidité, à en augmenter les ressources, à lui assurer le patronage puissant des rois de France.

Après sa mort, arrivée peu de temps après la rédaction de l’acte de fondation et dans le cours de cette même année 791, Ithier fut enseveli dans un caveau, à l’entrée de la nef, et du côté gauche de l’église de Cormery. La reconnaissance des moines fit graver sur sa tombe cette inscription en gros caractères : sanctvs Iterivs ; et dans le nécrologe de l’abbaye on lisait un pompeux éloge de ses vertus, l’énumération de ses bonnes œuvres et les principaux traits de sa vie, signalée par la charité, le renoncement à soi-même, le mépris des richesses passagères, le dévouement à la cause religieuse, une tendre dévotion envers saint Martin. Longtemps même on lui rendit les honneurs du culte public ; mais, après l’introduction de la réforme de Saint-Maur, les Bénédictins, sévères observateurs des règlements de la discipline ecclésiastique, supprimèrent l’autel et l’office, comme n’étant pas suffisamment autorisés.