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sant des marchés publics, le jeudi de chaque semaine, et des foires annuelles, le 25 janvier et le 30 juin, fêtes de la Conversion et de la Commémoration de saint Paul. Ces assemblées populaires, toujours si fréquentées des paysans, où le cultivateur apporte et vend ses denrées, où le marchand, non content de vendre les mille choses nécessaires à la vie simple des campagnes, essaie encore de séduire la vanité en étalant avec art les objets variés en tout temps chers à la coquetterie féminine, devaient se tenir près de l’enclos du monastère. L’ouverture des marchés hebdomadaires répondait à un besoin général. On se rendait à Cormery de tous les villages voisins. Alors, comme aujourd’hui, chacun y traitait de ses affaires, et par suite de l’héritage de la curiosité gauloise, on y causait aussi des nouvelles du jour. Pour éviter tout embarras, et assurer aux habitants la paisible jouissance de ces réunions avantageuses, Audacher ne fut content qu’après avoir obtenu en bonne forme un diplôme de Charles le Chauve garantissant l’avenir. L’abbé avait présenté sa demande de manière à faire confirmer en même temps les privilèges déjà concédés de libre navigation sur toutes les rivières du royaume.

En prenant en main le gouvernement de l’abbaye de Cormery, en 836, l’abbé Audacher pouvait se promettre de longues années de paix. La ville espérait de rapides développements ; tout lui présageait richesses, ou du moins aisance et sécurité. Hélas ! deux ans après, en 838, les Normands assiégeaient la ville de Tours. Ils furent repoussés par la protection de saint Martin ;