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La renommée avait répandu au loin l’éloge des moines de Cormery. Touché du spectacle de leur vertu, de leur abnégation, de leur piété et de leurs travaux, un homme riche et puissant, seigneur de Villeloin, nommé Mainard, supplia humblement par lettres l’abbé de Cormery de fonder sur son domaine, et sous le vocable de Saint-Sauveur, un monastère où serait envoyée une pieuse colonie de moines de Saint-Paul. L’emplacement offert pour la construction du nouveau monastère était bien choisi. Le pays était inculte et presque sauvage ; le sol même, naturellement ingrat, présentait une tâche longue et pénible aux bras laborieux des disciples de saint Benoît. Quant aux bâtiments, ils devaient s’élever dans un frais vallon, non loin des bords de l’Indrois. Nous n’avons point à discuter ici l’origine de Villeloin, qui a tant exercé la sagacité de nos devanciers. Contentons-nous d’emprunter quelques lignes, sur ce sujet, à une histoire manuscrite et inédite de Villeloin, par Brunet, prieur et sacristain de cette abbaye, en 1617. « L’étymologie du mot françois Villeloing, dit-il, tire son origine du mot latin Villa Lupæ, sçavoir est d’une noble et vertueuse dame nommée Lupa, fille d’un comte d’Amboise, laquelle fut épouse d’Eudoxe, vicomte de Touraine, duquel elle eut deux enfants. Après le décès de son dict mari, elle leur laissa son château d’Amboise, et, désirant vivre solitairement, comme une sage veufve, elle fit bâtir une ville en son bois, sur la rivière d’Indrois, laquelle elle appela de son nom, Villa Lupæ. »