Page:Cartulaire de Cormery.pdf/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xliv

Ainsi, peut-être, s’expliquerait la présence à Truyes des restes d’un aqueduc en béton, offrant à l’archéologue tous les caractères d’un ouvrage gallo-romain. Quoiqu’il en soit, l’archevêque, désirant rendre à ce lieu son ancienne splendeur, s’entend avec le supérieur de Cormery pour faire quelques échanges de terres. Dans la villa elle-même, il donne trois quartiers de terre, quatre arpents de pré et un moulin. À Fercé et à Forges, il donne un arpent et demi de terre, deux arpents de vigne et quatre personnes de condition servile, nommées Pierre Sandrald, Hildis, Adalberge et Teotberge. Il concède à l’église paroissiale et au curé de Truyes, nommé Berlan, la dîme de Saint-Maurice et de Saint-Ours, et des droits divers sur Salvant, Terray, Arts, Cars, Givray, Haut-Villiers, Avon, Fercé, sur l’hôpital des pauvres, situé en deçà de l’Indre ; sur l’hôpital des riches, etc. Cette charte intéressante a été connue de Baluze, qui en a publié un fragment dans sa collection des Capitulaires[1].

Cette pièce mérite d’être consultée à plus d’un point de vue. On y trouve l’énumération de quantité de parcelles de terre disséminées sur plusieurs paroisses. Si des serfs y sont mentionnés, on y voit aussi nommés des hommes de basse condition dont les droits à la propriété foncière sont reconnus et maintenus. Il en ressort cette conséquence : que, dès cette époque reculée, un demi-siècle après la mort de Charlemagne, la petite

  1. Tome ii, p. 1484. — Cart. de Corm., p. 49. La date est de 867 et non 860.