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fuser à constater la dépendance du monastère de Villeloin, placé sous la juridiction immédiate de l’abbé de Cormery. Mais, en homme avisé, il prévit le cas où le joug de cette subordination paraîtrait trop lourd et pourrait être brisé. Cette sage précaution ne fut pas inutile : un siècle plus tard les deux maisons se séparèrent et Villeloin constitua une abbaye particulière.

Nous n’avons pas fait mention en détail de toutes les donations offertes à l’abbaye de Cormery sous le gouvernement de l’abbé Audacher, quoique plusieurs chartes soient propres à fournir d’utiles renseignements sur la géographie ancienne de la Touraine. On y trouve aussi quelques révélations sur l’état des personnes antérieurement au xe siècle, et des traits de mœurs qui pourront faire l’objet d’un travail spécial. Nous ne pouvons toutefois résister au désir de présenter l’analyse d’une pièce des plus curieuses. Elle est datée du 13 novembre 867, et c’est une des dernières où le nom d’Audacher paraisse. C’est une convention entre l’archevêque de Tours et l’abbé de Cormery. Hérard, dans le cours de ses visites pastorales[1], s’arrête à Truyes, lieu, dit-il, bâti anciennement par ses prédécesseurs. Peut-être faudrait-il y voir un de ces antiques domaines épiscopaux dont la possession aux mains de l’Église remonte à l’occupation mérovingienne, domaines qui n’étaient autres que les villas gallo-romaines bâties et entretenues avec tant de luxe.

  1. Dum de more canonico paroeciam nostram circuiremus anno Incarnationis Dominieac D.CCC.LXVII. C’est un des plus anciens textes où il soit question des visites pastorales.