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l’abbé de Saint-Martin-de-Tours était pressé de la voir consacrée au but auquel il la destinait, puisque, la basilique reçut sa dédicace avant d’être complètement achevée.

L’abbé Fridegise, après l’arrivée des religieux de Saint-Benoît-d’Aniane, construisit le cloître, les salles communes, les autres lieux réguliers, et rebâtit l’église, du moins en partie. Les textes obscurs à l’aide desquels ces faits nous sont révélés sont trop laconiques pour que nous puissions nous faire une juste idée de la nature des travaux. La haute position que Fridegise occupait dans l’État, la magnificence que tous les grands personnages de l’époque déployaient dans leurs entreprises nous portent à croire que rien n’avait été négligé dans le monastère de Cormery. Dès l’origine, le principal autel fut dédié à l’apôtre saint Paul, patron de la nouvelle communauté.

L’habitation des moines n’avait rien que de simple et même d’austère. Les mœurs du temps, d’ailleurs, étaient rudes, et les moines, ayant embrassé un genre de vie mortifié, se privaient naturellement de ce qui constituait alors le confortable dans les maisons seigneuriales. Le ixe siècle, témoin des premiers développements du monastère, faillit être le témoin de sa ruine. Les Normands le pillèrent et le dévastèrent. La restauration en fut faite quelques années après, grâce aux libéralités de deux seigneurs de Perusson. Mais cette opération fut incomplète, et les vieux bâtiments tombaient de vétusté au commencement du xie siècle. L’abbé .