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Robert, Ier du nom, successeur de Richard, les releva avec magnificence, dans ce style romano-byzantin, grave et majestueux, qui excite encore l’admiration des connaisseurs. Cet abbé, connu sous le nom de Robertus Infernus, déploya la plus grande activité dans la reconstruction de son abbaye. La mort, cependant, le prévint avant l’achèvement des travaux : il rendit le dernier soupir en 1048. Robert II eut le plaisir de les terminer. La dédicace solennelle fut faite le 13 novembre 1054 par Barthélémy de Faye, archevêque de Tours, assisté d’Eusèbe Brunon, évêque d’Angers, et de Martin, qualifié évêque des Bretons, c’est-à-dire d’Aleth, aujourd’hui Saint-Malo. On vit à la cérémonie beaucoup d’abbés et d’ecclésiastiques, grand nombre de seigneurs du voisinage et une foule de peuple accourue des paroisses. environnantes. L’église abbatiale était à trois nefs, et précédée d’un vaste porche ou vestibule. Les bas-côtés étaient fort étroits, semblables en cela à ceux de l’église de Preuilly ; ils se prolongeaient autour du sanctuaire et donnaient accès à cinq chapelles latérales, sans compter les autels placés dans les bras du transsept. Le maître-autel fut de nouveau consacré à saint Paul. L’autel matutinal, au chevet, fut dédié à la sainte Trinité. Les autres autels furent placés sous le vocable du Crucifix, de la sainte Vierge, de saint Jean, de saint Nicolas, etc.

De ce monument, la tour des cloches et la grande nef subsistaient encore à la fin du xviiie siècle, au commencement de la Révolution. L’abside, le chœur et le transsept furent rebâtis par l’abbé Thibault de Chalon.