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lourds sacrifices pour les besoins de la ville de Cormery. Jamais ils ne séparèrent leurs intérêts de ceux de la population groupée autour de leur abbaye. Beaucoup de maisons furent élevées à leurs frais, et tant qu’ils en restèrent propriétaires ils se montrèrent les maîtres les plus accommodants. Tous les sept ans, ils payaient pour la ville une somme de 200 livres au domaine de Loches, appartenant au roi : cet impôt s’appelait la septénaire.

Les abbés étaient les seigneurs spirituels et temporels dé Cormery. Ils nommaient à la cure de Notre-Dame-de-Fougeray, et ils exerçaient la justice par le ministère d’un bailly, d’un procureur et d’un greffier. La ville était administrée par un maire et un syndic. Il y avait un notaire et un contrôleur.

L’abbaye demeura toujours sous la haute juridiction de Saint-Martin-de-Tours. En 1212, le chapitre de Saint-Martin fit la visite du monastère par des commissaires ayant délégation du Saint-Siège. Lors même que les abbés de Cormery, en 1456, eurent obtenu des légats du pape l’autorisation de porter la mitre et la crosse, et de se servir de tous les insignes épiscopaux, ils furent toujours obligés de reconnaître la suprématie de l’illustre collégiale de Tours. En signe de sujétion, quand l’abbé de Cormery avait rendu le dernier soupir, le bâton abbatial était déposé sur le tombeau de saint Martin, et l’abbé nouvellement élu allait le reprendre au même endroit. En 1456 et 1490, le chapitre exerça la juridiction épiscopale sur le supérieur et les religieux de Saint-Paul. Le cardinal Jean du Bellay, en