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ville de la Pouille, à la demande unanime des habitants. Parvenu au faîte des honneurs ecclésiastiques, Guillaume n’oublia pas sa patrie ni l’église abbatiale de Cormery, où il avait embrassé la vie cénobitique. Il ne put résister au désir de revoir les bords de l’Indre et les cloîtres paisibles où il avait passé plusieurs années de sa jeunesse. En 1103, il revint à Cormery, où, comme où peut l’imaginer, il fut reçu avec le plus vif empressement par les moines et par les habitants de la ville. Guillaume n’arriva pas les mains vides. Outre des présents en or et en argent d’une valeur considérable, il apportait un trésor que la piété de cette époque estimait bien au-dessus des métaux précieux : c’étaient des reliques insignes. Nous n’en ferons pas ici l’énumération complète, nous contentant de faire connaître celles qui, plusieurs siècles après, excitaient encore l’admiration et l’envie des étrangers.

Guillaume déposa donc dans le sanctuaire de l’abbaye plusieurs fragments de la croix sur laquelle le Sauveur répandit son sang ; une pierre du Saint-Sépulcre ; une autre pierre de la grotte de Bethléem, où naquit Jésus-Christ ; une pierre de la grotte creusée dans la montagne où Jésus-Christ jeûna quarante jours et quarante nuits ; un morceau de la colonne de la flagellation ; un fragment du rocher du Calvaire ; un autre fragment de pierre du tombeau de la sainte Vierge, à Gethsémani, et du sépulcre de Lazare, à Béthanie ; un morceau de la verge d’Aaron, qui était autrefois dans l’arche d’Alliance ; des cheveux de l’apôtre saint Paul ; la tête du glorieux martyr saint