Page:Cartulaire de Cormery.pdf/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lxxv

Cormery. Ces écoles étaient gratuites pour les enfants de la ville ; l’entretien des bâtiments et les honoraires du professeur étaient à la charge de l’abbaye. Un acte de 1325, nous apprend que la direction de l’enseignement était confiée à un clerc nommé Guillaume Potier, par suite de la démission d’un prêtre, appelé Guillaume Boyer, qui en avait été précédemment chargé. Nous avons cru devoir,relater ce fait ; il est à l’honneur des moines, et propre à faire apprécier les habitudes d’une époque trop souvent calomniée. Il est bon quelquefois, en plein siècle des lumières, de rappeler que chez nous les lumières, grâce aux institutions ecclésiastiques, n’ont jamais ; été éteintes, même au sein des classes populaires.

Le premier acte rédigé en français dans le Cartulaire de Cormery est en date du vendredi après la Saint-Laurent l’an de grâce 1323 ; il est relatif à la fondation de la chapelle Saint-Martin dans l’église de l’abbaye par Pierre, seigneur de la Charpraie, et Phelippe, sa femme. Cette pièce est : curieuse en ce qu’elle fait connaître quantité de petits domaines et en nomme les propriétaires. Il en est de même de trois pièces de même nature, mais écrites en latin, relatives à la fondation et à la dotation des chapelles Sainte-Catherine, Saint-Jean-Baptiste, et Notre-Dame. On peut dire que la population de la ville et de la banlieue de Cormery y comparaît. Pour une époque déjà si loin de nous, ce sont les éléments d’une espèce de statistique. Nous ne doutons pas que beaucoup des habitants actuels n’y puissent reconnaître leurs ancêtres.