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novembre. Leur retraite fut tellement précipitée, qu’ils partirent le soir, passèrent la nuit à Vençay, aujourd’hui St-Avertin, et que le lendemain seulement ils allèrent se loger dans la maison qui leur appartenait sous le nom de Tour-de-Cormery, dans le quartier St-Martin.

Il paraît que ce fut une faussé alerte. Les Anglais furent bientôt forcés de battre’ en retraite. Le sire de Bueil les attaqua vivement, les chassa de Preuilly et en débarrassa pour jamais les campagnes de la basse Touraine.

Pierre Berthelot, dans l’appréhension de nouveaux désastres, résolut d’entourer la ville de Cormery de murs fortifiés. Il obtint l’autorisation du roi Charles VII, par lettres patentes en date du 7 avril 1443. Le monastère fournit pour la dépense 115 écus d’or. La construction marcha lentement : l’argent était rare. En 1463, les moines empruntèrent pareille somme de 115 écus. Les habitants avaient pris rengagement de coopérer à l’entreprise ; mais ils étaient dans la gêne, et l’abbaye pourvut à tout. On entrait à Cormery par quatre portes principales, et les fortifications de la ville, suivant la concession royale étaient composées de murs, tours, fossés, portes, ponts-levis, créneaux, échauguettes et barbacanes.

Tandis que les murailles garnies de tourelles s’élevaient autour de la ville, Pierre Berthelot fit bâtir la tour St-Jean, pour soutenir le chœur de l’église, ébranlé par le temps et par le marteau des Anglais. Les voûtes et la toiture de la grande nef furent rétablies aux frais de l’abbé et des prieurs. Le clocher fut également res-