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qui aimant autant que moi les petites filles, prit du gout pour celle d’Irene, et pria la mere de lui faire quelques fois le meme honneur qu’elle me fesoit. Je l’ai encouragée à recevoir l’offre, et le baron en devint amoureux. Ce fut un bonheur pour Irene, car vers la fin du carnaval elle fut accusée, et le baron l’auroit abandonnée à la rigueur des lois de la police, si étant devenu son ami, il ne l’eut avertie de cesser de jouer. On n’a pas pu la mettre à l’amende, car quand on est allé pour la surprendre on ne trouva personne.

Au commencement du careme elle partit avec toute la troupe, et deux trois ans après je l’ai vue à Padoue où j’ai fait avec sa fille une connoissance beaucoup plus tendre.