Page:Casanova Histoire de ma fuite 1788.djvu/227

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et dans un recoin fort-étroit j’ai cru de ſentir une porte : j’ai mis la pointe de mon verrou dans un trou de ſerrure en déſirant que ce ne fût pas une armoire. Après trois ou quatre ſécouſſes, je l’ai ouverte, et j’ai vu une petite chambre ſuivie d’une galerie à niches remplies de cahiers : nous étions dans l’archive. J’ai vu un eſcalier, que j’ai vite deſcendu, et nous trouvâmes un cabinet pour les néceſſités naturelles : j’en ai deſcendu un autre au bout duquel une porte de vitres me laiſſa l’entrée libre dans la chancellerie ducale. Je me ſuis alors hâté de retourner ſur mes pas, pour aller prendre mon paquet, que j’avois laiſſé ſous la lucarne. J’ai repris tout, et rentrant dans la petite chambre, j’ai vu une clé ſur une commode : j’ai penſé que ce pouvoit être la clé de cette porte : j’ai voulu voir, ſi j’en avois gâté la ſerrure : j’ai eſſayé, et je l’ai parfaittement refermée, et remis la clef à la même place. Toutes ces diligences ne furent pas néceſſaires, mais je les croyois telles : il me ſemble de devoir narrer tout.

Retourné dans la chancellerie, j’ai vu mon compagnon à une fenêtre, examinant, ſi nous aurions pu nous deſcendre moyen-