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J. B. LIVERNOIS.

dans cette triste conjoncture, c’est qu’il devait une semaine de salaire à ses ouvriers, c’est-à-dire une somme de cent cinquante piastres. Dès que ceux-ci s’aperçurent de sa détresse, ils vinrent l’assaillir à mains armées dans l’espérance de lui arracher leur salaire, qu’ils le croyaient encore capable de payer. Il leur protesta en vain de son innocence et de son complet dénûment, ils lui mirent le pistolet sur la gorge. Cette scène se passait dans une cabane de mineurs où M. Livernois s’était réfugié. Celui-ci, poussé à bout par leurs menaces et leurs cris forcenés, malgré les assurances formelles qu’il leur faisait de les payer dès qu’il serait de retour en Canada, bondit, furieux, dans un coin de la cabane, et saisissant un pistolet à six coups dont il était armé,