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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/122

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s’adressant à une jeune fille de seize à dix-huit ans, qu’à ses traits on reconnaissait facilement pour la fille du Surintendant. Quel malheur peut donc jeter ce voile de tristesse sur votre front ?

Tandis que tout sourit autour de vous, votre cœur seul est triste.

Il me semble cependant qu’il est impossible de contempler cette soirée si sereine, cette nature si ravissante sans éprouver un sentiment de calme et d’intime sérénité.

Rien ne m’éblouit comme l’aspect d’un beau soir.

Cette gracieuse harmonie de l’ombre et de la lumière est pour moi pleine de mystère et d’ivresse.

— Hélas ! répondit la jeune fille, j’aurais pu, il y a quelques jours, jouir avec vous de ce beau spectacle de la nature.

Mais aujourd’hui, tous ces objets m’apparaissent à travers un crêpe funèbre.