Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/123

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Ce beau ciel, ces champs de verdure, ces fleurs, ces fruits, ces bosquets vermeils, qui charment vos regards, me font frissonner ; j’y vois partout du sang.

— Mon Dieu ! s’écria le jeune officier, vous serait-il donc arrivé quelqu’affreux malheur ?

— Hélas ! il y a à peine quelques heures, je viens d’être témoin de la scène la plus déchirante qu’il soit possible d’imaginer.

Je ne saurais distraire ma pensée de ce navrant spectacle.

Mais pourquoi vous attrister inutilement par ce funeste récit ?

Jouissez plutôt paisiblement de ces heures qui vous paraissent si délicieuses.

— Continuez, continuez, s’écria le jeune officier, racontez-moi ce tragique événement.

Le bonheur est souvent égoïste, mais il faut apprendre à compatir aux douleurs d’autrui.