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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/125

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Je n’avais jamais vu une grande infortune.

Les grands malheurs ressemblent aux grandes blessures.

Ils tarissent les larmes, comme ces blessures terribles et subites qui arrêtent le sang tout à coup dans les veines.

Touchées de compassion, ma sœur et moi, nous la fîmes coucher dans notre chambre.

Nous ne pouvions nous faire illusion sur le peu de chance de salut qui lui restait ; car nous connaissions le caractère des Sauvages.

Cependant nous essayâmes de faire renaître quelqu’espoir dans son âme.

Peut-être notre père parviendrait-il à gagner les Sauvages et à la tirer de leurs mains.

Enfin, elle parut sortir de sa stupeur et nous fit le récit de son malheur.