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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/124

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La jeune fille reprit :

— Avant-hier au soir, une bande de Sauvages, à moitié ivres, arrivèrent chez mon père.

Ils emmenaient avec eux une jeune fille qu’ils avaient fait prisonnière quelques jours auparavant.

Ah ! si vous aviez vu quelle désolation était peinte sur ses traits !

Pauvre enfant ! Ses vêtements étaient en lambeaux, ses cheveux en désordre, sa figure meurtrie et couverte de sang.

Elle ne se plaignait pas ; elle ne pleurait pas ; elle était là, muette, immobile comme une statue, les yeux fixes ; on aurait pu la croire morte, si un léger tremblement de ses lèvres n’eût trahi un reste de vie.

Cela faisait mal à voir.