Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/152

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Monsieur Baby est parti ce matin pour aller visiter quelques propriétés qu’il vient d’acquérir de l’autre côté de la rivière.

Les rues sont désertes.

Presque tous les habitants du fort sont occupés aux alentours à cultiver leurs terres.

La chaleur est étouffante.

Au-dessus des toits et des coteaux, on voit ondoyer l’air embrasé par les rayons du soleil.

Pas un souffle n’agite les arbres du jardin dont les rameaux et les feuilles immobiles et languissantes se penchent vers la terre comme pour implorer un peu de fraîcheur, une goutte de rosée.

Une esclave noire se promène le long des allées, étendant sur les buissons du linge blanc qu’elle fait sécher, et met en fuite à son passage quelques poules qui