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Page:Casgrain - Légendes canadiennes, 1861.djvu/209

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cette voix éternelle, vous qui êtes nés et qui avez grandi, comme moi, sur ses larges grèves ?

Votre âme ne semble-t-elle pas veuve de son bonheur dès que votre oreille n’est plus bercée par sa rauque chanson ?



Plongé dans de suaves rêveries, il écoutait ce verbe intime qui parle tout bas au fond de l’âme dans la solitude, et s’éprenait d’un immense amour pour toute cette grande nature.

Non, se disait-il à lui-même, en s’éveillant de ces extases, pour l’enfant de ces beaux rivages, il n’est aucun lieu sur la terre, qui puisse offrir tant de charmes à tous ses sens et où son cœur puisse prendre une aussi forte racine.

Mais parfois involontairement il se